Elijah Kovacs LA MAIN | MEMBRE DE LA SECTE
| love letters to ghosts (zelijah), Ven 7 Déc - 12:05 | |
| I’m talking to the walls, but the walls keep caving in, They amplify my thoughts, I really want a conversation, But I let it slip away, a debt I’ll never pay,
L’homme avait le cœur au naufrage, de plus d’une façon. Les yeux posés sur une toile faites d’ébène, il contemplait les étoiles, le vide en son poitrail lui enserrant la cage thoracique alors qu’il entendait les filantes l’enjoigner de retourner à sa maison, au creux du firmament. Une main posée sur le combiné, l’homme haletait face à l’ampleur du chaos, l’ampleur de cette terreur lui enserrant la gorge alors qu’il savait ne jamais pouvoir retrouver un rivage, quel qu’il fût. “Les secours sont en chemin.” L’émetteur crépita alors qu’Elijah contemplait le boîtier noir, seul relais de ses derniers instants. La voix s’échappant de la radio était tremblante, l’étranger aussi douloureusement conscient que le Kovacs qu’il n’y aurait plus rien à sauver une fois l’épave atteinte par les secours. Déglutissant douloureusement, le brun contemplait la montée des eaux, son sépulcre marin lui ouvrant tendrement les bras pour une dernière étreinte. “Voudriez-vous que je... que j’enregistre un message pour quelqu’un?” Enfonçant son poing dans un des écrans du tableau de bord, Eli ravala un grognement amer avant de porter le combiné à ses lèvres. Sa voix n’était que murmure, écho des derniers mots d’un homme déjà mort. Le fantôme luttait contre l’oubli, s’accrochant à ses derniers instants, les chrysanthèmes s’échappant de ses lèvres seules fleurs capables d’adoucir la blessure, suturer les larmes. “Zelda...” Exhalant avec peine, le Kovacs luttait contre lui-même, contre cette terreur le lacérant alors qu’il ne lui restait plus que quelques instants. “Je crois qu’il va falloir reporter le repas avec mes parents. J’aurais du retard.” Ravalant difficilement un éclat de rire brisé, c’était des embruns plein les yeux qu’il cherchait à reprendre contenance. “J’aurais aimé qu’on puisse avoir plus... de temps. Mais je crois que ça ne changerait rien au fait que je souhaiterais toujours en avoir plus avec toi. Occupe-toi bien d’Hades, ce sale cabot te considérait déjà comme sa maîtresse plus que moi. Accepte l’invitation du voisin, il n’est clairement pas gay.” La vision tâchée de pluie, il prit une dernière inspiration : “Je serais toujours là, dans tout ce que tu fais. Alors, vis un peu pour moi, puis oublie. Je t’aime.”
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