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{ Never break the mold,  You do as you're told
Freedom is for sale If you give them control }
crédit/ tumblr ✰ amaranthe.

Le LED sur sa tempe tournait, continuellement, la petite lueur jaunâtre reflétant sur les traits songeurs de l’androïde alors que la nuit tombe avec lenteur sur la ville. Les rues de Newhill sont désertes, en dehors des quelques inhumains toujours en fonction à cette heure de la nuit. La détective marchait d’un pas régulier afin de retourner vers la haute ville où se trouvait son appartement, ayant délaissé, derrière elle, celui d’un de ses congénères. Non pas pour lui accorder le plaisir de sa visite, non. Elle l’avait surveillé. Espionné Déviance. Un mal qui se rependait tel une épidémie parmi les siens, et dont elle soupçonnait d’être affecté ce jardinier au comportement particulier. Plusieurs signalements figuraient dans son dossier. Des nombreuses inquiétudes émanent des androïdes le côtoyant au quotidien. Astrid, elle avait jugé nécessaire, voir même vital de se rendre sur place pour constater d’elle-même les dégâts causés par cette plaie informatique. C’est pourtant bredouille qu’elle rentrait au centre-ville pour rejoindre son propre logement. Aucune trace du modèle concerné. Avait-il déjà succombé à ce mal mécanique et rejoint les parias de leur société, qu'elle chassait depuis tant d'années? Comment avait-il pu les retrouver, alors qu'elle peinait à les retracer? Des questions trop abondantes, et des pensées qui tourbillonnaient dans son système interne en quête du moindre indice, ne serait qu'un minime élément pour élucider ce mystère persistant.
Elle aurait pu continuer sa route sans s’arrêter si ses capteurs n’avaient pas identifié ce qui semblait être un groupe d’humains qui chahutait dans une ruelle perpendiculaire à la rue sur laquelle elle circulait. Elle aurait dû poursuivre sans s’interrompre son chemin, plutôt que de se figer pour les observer. Méfiante, elle l'était face à ces êtres à qui ont avait accordé asile dès leur arrivée à Newhill. Une méfiance qui n'avait su que progresser plus elle les étudiait. Mais elle n'avait pas l'instinct de ces créatures pour comprendre qu'il était risqué pour sa sécurité d'ainsi prendre ancrage dans le sol et de laisser son regard s'accrocher aussi longtemps sur leurs silhouettes disparates.

Genya se glisse parmi les buildings telle une ombre. Newhill lui rappelle, par certains aspects, le confort de la Ruche. Si seulement la ville ne grouillait pas de ces abominations de métal. La fidèle se glisse contre les ténèbres les dents serrées, appuie ses poings contre le fond de ses poches à chaque fois que son chemin croise celui de l’un de ces damnés électroniques. La lieutenante pourrait tous les tuer sur le champ - aimerait du moins - si tels étaient les ordres. Mais Amala et le reste des dirigeants secondaire sont moins impulsifs que la boule de haine. Le plan est tout autre, est bien plus insidieux qu’une attaque frontale. Alors Genya prend sur elle, ourle presque les lippes lorsque ses yeux se posent sur un androïde.

L’héritière maudite s’assied sur un banc, croise les jambes sous ses cuisses. L’air froid vient fouetter ses joues et rosir sa peau de porcelaine. Ainsi exposée, Genya pourrait presque passer pour une statue de marbre. Le temps passe et ne s’égrène qu’au rythme du vent qui vient siffler contre son visage. Des éclats de voix finissent par attirer l’attention de la Starkov. Des années d’entrainement et de méfiance lui ont appris à immédiatement en chercher la source: un peu plus loin, un groupe d’humains parle, rigole et chahute. Le bruit se réverbère entre les bâtiments de Newhill avant de s’évanouir dans la nuit tombante. Il est presque étrange de voir un peu de vie dans cette ville presque fantôme.

L’attention de Genya est rapidement attirée par une silhouette tout aussi silencieuse qu’elle. Et si le soldat ne l’identifie pas comme androïde dès le premier regard, la led ne tarde pas à vendre son identité. Les muscles de la Starkov se tendent sous son manteau de fourrure alors qu’elle se dirige à grandes enjambées vers l’ombre arrêtée. Genya se plante à quelques mètres à peine avant d’interpeller l’inhumaine - « Je peux vous aider ? », et tout de ses lèvres retroussées à son corps bandé sous ses vêtements indique le contraire. « A ce que je sache, ces humains n’ont absolument rien fait de répréhensible. » Là voilà qui s’auto proclame guerrière au nom des opprimés qu’y s’ignorent. Encore une fois, Genya préfère se voir en martyre qu’autre chose.