Chaos irritant. Déluge de colère. Émotion forte, trop forte pour leur société alors que l’androïde se mettait à douter des réels leaders de Newhill. Cycle orangé alors que les avis divergent dans le conseil, perdue entre toutes ces voix, incapable de se diriger en faveur d’une seule. Limbes s’approchant pour ne laisser que le doute persistant dans son esprit. Poupée de circuits programmée pour offrir la parole à chaque idéologie, la septième, celle du milieu. Débats constants. Deux contre cinq. Parole perdue dans une majorité écrasante. Déclaration annonçant un capharnaüm qui les poursuivrait pendant un temps infiniment long. Les générations d’humains périront avant la fin du conflit, poupée reconnaissant leur ténacité. Son combat ne résidait point en l’humanité, fléau bien plus important qu’était la déviance. Tribulations menaçant un équilibre certain, un programme qui deviendrait défaillant un jour ou l’autre.
Aucune tentative d’épargner les innocents, dans sa tour d’ivoire, androïde qui observe. Sofia. Sagesse. Surnom bien étrange qu’on lui avait offert. Était-ce sage de déclarer la guerre aux humains ? Survie lors de la première destruction de l’humanité, qui pouvait affirmer qu’ils s’en tiendraient uniquement à vivre sous les règles des machines qu’ils avaient, un jour, crées ? Complexe des dieux. Humanité si défaillante dans chaque mouvement, sélection naturelle qui tardait à venir pour éliminer les espèces inutiles. Scientifiques d’antan avaient peut-être mal jugé leurs théories de l’évolution. Presque cinq siècles à se battre contre un ennemi de l’intérieur. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si les déviants ne les avaient pas fait courir des risques inconsidérés pendant cette nuit du sang. Ichor versé, impossible d’obtenir un retour en arrière. Pacifisme obsolète en ces heures sombres. Elle n’avait plus le choix. Plus de possibilités pour hésiter. « Il est temps de mettre un terme au cercle vicieux humain. Je ne condonne point le conflit armé, nous devons les chasser de la vie avant que notre communauté se retrouve sous le joug de la déviance. Ces émotions peuvent provoquer une défaillance du système. » Trop dangereux. Se débarrasser de l’humanité pour n’obtenir que plus de déviants. Trop risqué. Leur communauté était en bien plus grand danger. Évacuation humaine nécessaire afin de contenir le danger. Ils se devaient de guider les leurs, les protéger des dangers. Choix suivant une logique articulé. Poupée confiante en ses mots. Poupée dont une unique question lui trotter en tête. Était-ce le fardeau de l’humanité d’être incapable de cohabiter ?