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Bébé CV-9802 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:25 | |
| L'avatar que je tente: - Code:
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<l><resa>Josefine Pettersen |</resa> Bébé CV-9802 <ii>(24/11)</ii></l> |
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Bébé CV-9802 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| Re: mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:25 | |
| les moments d'éternité sont toujours trop courts La Terre vit actuellement ses heures les plus sombres et de nombreuses actions horribles ont été commises, sous la bannière de la survie. Quelle est celle ayant le plus affecté votre personnage ? En a-t-il été témoin, acteur ou victime ? (décembre 2538)Elle arpente la ligne de métro en se glissant entre les corps avachis de ceux qui passeront la nuit à faire semblant de se reposer, mais qui ferment les yeux pour ne plus voir la réalité aux doigts de sorcière. On ne les devine qu’à leur puce pourpre qui resplendit dans la nuit, la puce rouge de ces exclus, de ces parias qui méprisent les humains et imaginent un bouton nucléaire invisible pour en finir. Des fois dans sa marche inconsciente elle se baisse, « tu as vu Solal ? », pas de réponse ou bien un haussement d’épaules, alors elle se relève et elle continue, « tu as vu Solal ? ». Mais la réponse est toujours la même et Bébé continue sa route, le carnet de dessin à la main et le sourire qui accessoirise les lèvres. Si seulement elle était restée dans le métro. Mais elle parvient à la sortie et elle se laisse avaler par les rayons de soleil, se laisse consumer par sa propre joie, par le bonheur d’être en vie. Si seulement elle était restée dans le métro. Parce que Solal est là, mais Solal n’est pas seul. Solal a un corps étendu à ses pieds et Solal est le seul dont le corps vit encore (dont le cœur bat encore). Bébé ne dit rien, Bébé n’a rien à dire. Elle reste muette, interdite, le carnet de dessin à la main mais plus de sourire au bord des lèvres, et quand elle parle les mots se font tout petits, se font murmure. « Est-ce qu’il est… ? » Elle pose la question mais Solal a les mains en sang et la réponse s’impose. Oui. Il a tué et cette fois elle n’était pas dans le métro. « Ne regarde pas mon amour. S’il te plaît, ferme les yeux. » Elle a envie d’obéir mais elle est hypnotisée (peut-être un peu fascinée), et ses yeux sont comme attirés par la ligne de sang qui dévale sa poitrine, qui fait la course pour la dernière fois. Mais elle finit par détourner le regard, préfère regarder Solal. « Tu vas lui faire une tombe ? » Elle sait, elle sait que non, qu’il jettera le corps en pâture parce que les humains ne méritent rien. Alors elle revient. Elle a préparé un petit bouquet, qui ne ressemble à rien parce que l'hiver est là, sauf pour elle. Solal a disparu, le corps non. Alors elle s’approche, retient un haut-le-cœur. Pose les fleurs à côté de lui, ferme ses yeux (en fermant les siens, pour ne pas le voir, pour ne pas vomir, pour ne pas imaginer sa famille). Elle improvise un discours sans queue ni tête, juste des mots qui s’enchaînent, juste la vie qu’elle lui imagine, finit par lui dire « au revoir », même si ça sonne comme un adieu inconnu, lancé comme la bouée en pleine mer, en pleine tempête, en sachant très bien qu’elle mourra dans les vagues déchaînées. Et elle repart pour mieux revenir quand c’en sera un autre, et elle murmurera une excuse à peine crédible pour créer un cimetière de fleurs au milieu du chaos, au milieu de la haine. Pour dire au revoir avec des fleurs plutôt qu’avec des balles et des coups.(5 juillet 2536) Ce qui la frappe, c’est d’abord le soleil. Il brille fort (il brille encore). Elle ouvre les yeux et son cœur en même temps, son cœur flingué par le métal, les alliages, son cœur scintillant de bleu, plus près de la tempe que du cœur, d’ailleurs. Elle le regarde, longtemps. Il a le cœur à l’envers et la puce à la dérive, les cheveux hirsutes, les yeux éteints. Est-ce qu’un jour tu me laisseras rallumer tes yeux ? Elle le regarde, longtemps. Il a des cicatrices et des traces indélébiles, ça pourrait presque être des peintures de guerre. Parce qu’il a le regard dur, le regard ferme (le regard brisé). Et puis Bébé voit le lac. Une seconde suffit. Elle ouvre à nouveau son cœur. Cette fois, c’est sa propre puce qui a pris le radeau de la méduse pour partir à la dérive, loin du rivage. Alors elle baisse les yeux pour regarder ses bras, les lève pour mieux voir ses mains, ses doigts. Elle est fascinée et il le voit. Alors il attend et elle regarde, longtemps. Elle agrippe une mèche de cheveux, la fait glisser entre ses phalanges, tourne la tête pour saisir la réalité du bout des doigts. Ils doivent partir. Il le sait, elle non. Ils doivent partir parce qu’elle va manquer à l’appel et qu’on va commencer à poser des questions. Et il n’a pas envie d’être celui qui aura à y répondre. Il lui tend la main et elle suit des yeux les lignes, sa peau, jusqu’à parvenir à son visage. Il sourit (de ce sourire des jours heureux). Ils doivent partir mais il ne dit rien. On dirait qu’ils dansent, tous les quatre. Lui, elle, le soleil, le lac. Ils ont tout lâché, tous leurs doutes, toutes leurs peurs, ils ont lancé une musique sans paroles et ils les ont inventées eux-mêmes. Il devine les questions au bord de ses lèvres (ça déborde) et s’en veut de ne lui offrir que du silence. « Il faut partir. » Elle ouvre la bouche pour protester parce qu’elle ne comprend pas, la mine un peu rêveuse un peu boudeuse, frustrée de ne rien savoir (mais heureuse de tout sentir). « Solal. » Elle fronce les sourcils. « Je m’appelle Solal. » Un sourire naît sur ses lèvres (il ne la quittera plus).
(septembre 2538) « Qu’est-ce que je suis censée voir ? » Il pose un doigt sur ses lèvres et tend le menton vers la baie vitrée. Alors elle voit. Elle voit. Elle voit trop. Elle voit tellement que ça lui coupe la respiration (si elle pouvait respirer comme tout le monde, si elle était indépendante de l’oxygène, comme si elle quémandait des doses de cocaïne). Il lui tient le menton. Ça pourrait être ce genre de regards, entre un père et son enfant. Mais là c’est entre un homme et sa chose. Elle le sent (elle le voit). Ses traits sont tirés. Il a le sourire des mauvais jours. L’évidence s’écrase en elle comme un vieux relent d’alcool, de la bouteille même pas fermée restée sur le meuble un mois ou deux. Il ne frappe pas l’androïde devant lui, mais son corps entier pue le mépris et la suffisance, le sentiment d’être au-dessus. Comme si un cœur qui bat pouvait résumer l’humanité. Elle sait que cet homme ne cèdera pas au meurtre tout de suite. Il traînera au bord de la falaise en souriant au vide et à l’écume des vagues qui se déchaîne sous ses pieds, et au milieu de l’air salé il fera un signe de la main au corps métallique gisant dans l’enfer maritime. Un signe innocent, presque candide, au milieu d’une mer de gestes infâmes qu’on ne voit pas vraiment (qu’on ne veut pas voir). Alors on reste comme lui. Au bord de la falaise. « Est-ce qu’on peut y aller, Solal ? » Il se penche vers elle, la prend dans ses bras. « Personne ne te fera de mal tant que je serais là. » Ça fait naître un sourire sur ses lèvres (elle pourrait presque entendre battre son cœur, si elle en avait un). Et ils finissent par partir, et leurs ombres meurent dans les rayons du soleil qui s’éclatent contre la baie vitrée (ils meurent comme l’espoir de cet androïde, là-bas, pris au piège en bas de la falaise).
Bébé a vu. Mais Bébé continue de croire, d’espérer. Un jour, je serais humaine. (Elle a posé les contes de fée sur la table de nuit et rêve de sa danse avec un prince.) |
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Maddie Zuckerberg HUMAIN | CITOYEN DE LA RUCHE
| Re: mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:26 | |
| bienvenue!! |
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Diana Windsor LA MAIN | MEMBRE DE LA SECTE
| Re: mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:33 | |
| bienvenue. une déviante, très bon choix. |
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Neith Bettencourt HUMAIN | CITOYEN DE LA RUCHE
| Re: mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:35 | |
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Lazar Orlov LA MAIN | MEMBRE DE LA SECTE
| Re: mots roses (bébé), Sam 17 Nov - 23:37 | |
| ce personnage promet tellement, elle est si cute je veux d'office un lien avec amren bienvenue parmi nous et n'hésite pas si tu as besoin |
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Bébé CV-9802 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| Re: mots roses (bébé), Dim 18 Nov - 0:05 | |
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Lawon VD-5916 ANDROIDE | SYSTEME FONCTIONNEL
| Re: mots roses (bébé), Dim 18 Nov - 0:21 | |
| Bienvenue, bon courage pour ta fiche Même si elle m'a l'air bien entamée ahah ! |
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Bébé CV-9802 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| Re: mots roses (bébé), Dim 18 Nov - 0:49 | |
| - Lawon VD-5916 a écrit:
- Bienvenue, bon courage pour ta fiche Même si elle m'a l'air bien entamée ahah !
Merci elle est même terminée, mais c'est l'intention qui compte haha |
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Nolan AY-9378 ANDROIDE | SYSTEME FONCTIONNEL
| Re: mots roses (bébé), Dim 18 Nov - 11:10 | |
| Elle est si beeeeelle Bienvenue chaton |
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Nolan AY-9378 ANDROIDE | SYSTEME FONCTIONNEL
| Re: mots roses (bébé), Dim 18 Nov - 11:19 | |
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