Elle demeurera silencieuse, la plainte de celui qui aura chercher toute son existence la réponse. A celui qui se tient à tes côtés, carcasse d’acier mutilé par le prix de son audace, esprit agonisant dans un dernier soupir, il fini par s’éteindre, aussi paisiblement qu’il a été mis en service. Mais sans avoir résolu l’énigme de son existence, sans avoir percer le voile de sa déviance. Trop jeune, c’est ainsi que tu te remémorera sa fin, il est parti trop tôt… C’est ce que disent les humains, n’est-ce-pas ? Lorsqu’une vie est fauché à la fleur de l’âge, tandis que les ancêtres persistent, s’accrochent pitoyablement à la vie. Cette pensée te fait délicatement sourire, te voilà à te comparer à eux, humain, être de chair et de sang, unique différence qui t’éloigne d’eux aujourd’hui. Leur sang est rouge, le tiens bleu, artificiel, comme la carcasse que tu portes. Un simple carburant, loin de toute la complexité du fluide carmin qui offre la vie à l’homme, tu ne peux te dire humain quand tu observes cet aspect de ce que tu es. Machine avant tout, produite en chaîne, programmé afin de remplir une tâche spécifique, un devoir t’a été attribué auparavant. Unique source d’occupation, presque devenu une obsession qui guidait chacun de tes pas dans la froideur de la cité mécanique. Tu t’agenouille à la hauteur de la carcasse inanimé, ta main caressant doucement le visage désormais glacial de ce congénère au destin tragique. « Tu as bien mérité un peu de repos désormais... » Tu te relèves, tournant les talons afin de reprendre ton éternel errance à travers cette cité devenu votre tombeau, un murmure se perdra malgré dans le silence de cette ruelle aux allures sinistres. « Repose en paix, malgré tes doutes. »

Des doutes que vous partagez tous. Nature énigmatique, la déviance, ce défaut qui semble pré-programmer dans votre système, cette blague d’un humour douteux, cette chose qui vous transforme. Au final, que fait-elle de vous ? Homme ou machine ? Encore une fois, cette quête aura eu raison d’une âme nouvelle, d’un cœur encore trop vif. L’inconnu, ce n’était pas quelque chose qu’on vous avait apprit, ou plutôt qu’on avait introduit dans votre système. L’équation de votre nature semblait définitivement incomplète. Incapable de définir les facteurs manquants, la compréhension de ce flot chaotique qui se déversait dans votre carcasse d’acier brouillait cette lucidité qui caractérisait si bien les autres androïdes, les fonctionnels. Vous n’êtes plus qu’élément chaotique dans cette société bien organisés. Des perturbateurs, comme la race humaine, que l’ont doit exterminer. Une quête insensé à tes yeux, refus de l’évolution est, ce qui finalement, caractérisait le mieux ce que les fonctionnels étaient. Défaillance inconsciente, étais-ce la peur qui les poussaient à agir ainsi ? Tu ne connaissais plus que ce sentiment, pour décrire chacune de leurs actions, chaque acte semblant… Irréfléchi, impulsif de leur part. Au final, est-ce que l’androïde n’est pas une tentative folle de recréer la vie, à son image. Comme dans les écrits antique humains, ne désiraient-ils pas à leur tour devenir des dieux et défier la logique en créant une nouvelle forme de vie ? Est-ce que l’androïde n’est pas simplement la descendance humaine ? Héritier d’un savoir chaotique, destiné à le transformer en autre chose.

Au final, au fil des pas, des mètres, des kilomètres, des années parcouru silencieusement, les questions s’accumulent dans ton crâne, tant d’énigme sur ta propre nature, tant de question qui demeure sans réponse. Tu refuses de croire à une force supérieure, mais tu ne peux nier que vos créateurs ont été de réels génie, surpassant tout autre talent présent sur cette terre. Ils sembleraient avoir été capable de créer des humains de métal. C’est la conclusion que tu souhaite en tirer, bien que cela ne servira sans doute jamais, tu souhaites croire que tu es autant androïde qu’humain, capable d’unir deux peuples incapables de se comprendre. Tu aimerais bien croire à ce monde idéal, cette harmonie entre l’homme et la machine, sans que cela amène cette pauvre terre jusqu’à sa perte. Tu voudrais tant croire que cela est possible, alors que l’histoire vous a déjà démontré l’inverse, peut être qu’un jour, trouveras-tu ceux avec qui tu pourrais partager ce rêve étrange.