OLAF + LYANNA

« The Devils Walk »

Mon coeur bat trop vite. L’adrénaline coule à flot dans mes veines, il me drogue, me fait agir. Je suis nerveuse, affreusement. Je me demande comment je fais pour le pas trembler. Première mission. Je ne sais pas si je fais bien, un part de moi à peur de ce qui se passera si j’échoue, une autre a peur de ce qu’ils feront si j’arrive à remplir cette mission. Je regarde l’arme que j’ai récupérée, elle appartenait à mes parents, Daniel a voulu s’en servir pour tuer une androïde, c’est peut-être l’arme qui l’a aussi tué. Je tente de ne pas y penser. Je tente de chasser la nausée qui me prend. Je respire calmement dans l‘obscurité du local médical. Je tente de pas paniquer mais parfois cela s’avère plus compliqué que prévu. J’aimerais être forte, j’aimerais que l’on ne voit que cela chez moi. Alors quand je suis médecin, je n’ai pas de doutes mais lorsque je passe soldat… tout est différent. Je m’équipe avec quelques produits de premiers secours, c’est une déformation professionnelle, sans doute. Je fourre alors l’arme au fond de mon sac. Mon ventre est totalement noué, mon esprit embrumé… Est-ce que j’ai réellement le choix ? Je ne veux pas que Cassie sache que je vais devoir quitter le campement, je tente d’être discrète. La nuit me couvre, peu de monde reste dehors quand elle recouvre notre campement.

Je ferme mon sac. J’allume ma torche en tapant un peu dessus pour être sûre qu’elle tiendra la route. Je n’ai pas tellement envie de me retrouver dans le noir en dehors du campement. J’ai quelques pistes. Je dois retrouver un membre déserteur de la secte. La Main veut le punir, cela ne peut être que cela. Pourquoi pouvoir le retrouver sinon ? J’appréhende, si je le retrouve, si j’arrive à mettre la main sur lui, le tueront-ils ? Seront-ils capables de faire cela ? Tuer des humains dans une telle situation n’est pas la chose à faire, on a besoin de tout le monde dans cette guerre. Même les traites doivent avoir une chance, l’humanité est sur le point de s’éteindre, on ne peut pas gâcher la moindre vie.

Je referme l’infirmerie. Mon sac a dos sur l’épaule, je me dirige vers la sortie du campement. J’ai questionné discrètement Cassie sur les alentours du camp. Il y a des grottes et de fortes probabilités pour que certaines personnes s’y cachent. Je dois les inspecter. La journée, je suis à l’hôpital de fortune qu’on a bâti, je ne peux pas m’y rendre le jour, j’attirerais bien trop l’attention. Et puis les médecins ne sont pas censés sortir. Alors je dois m’y rendre de nuit. J’aurais préféré le jour, vraiment. Cassie doit être en train de dormir, l’épisode de sa cheville m’a angoissé, l’idée de la perdre me terrorise. J’ai l’impression que ce monde hostile va me rendre folle.

J’avance vers la frontière du campement, il a des guetteurs, je dois les éviter. Je ne suis pas un soldat d’élite, je suis loin d’être douée pour la discrétion, je suis plutôt du genre maladroite quand je n’ai pas un bistouri dans les mains. Je tente de me faufiler dans les petites ruelles… je passe inaperçue auprès des gens qui ne dorment pas, qui discutent autour de feux de camps improvisés. C’est là que je vois une personne qui ne pourra pas me louper. Je m’arrête net. C’était la deuxième personne à éviter ce soir. Olaf. Je le toise, je ne suis pas douée pour le mensonge, pire, j’en ai horreur. Je vais devoir tenter de lui mentir… le souci ? C’est qu’il me connaît bien trop pour savoir quand je mens. Je n’aurais jamais fait une bonne actrice. Je déglutis, ma gorge est serrée. Je m’avance finalement jusqu’à lui. Je tente un demi-sourire. « - Hey ! Tu n’es pas avec Anya ? Tout va bien ? » Je tente de faire comme si de rien n’était, comme si je ne partais pas en expédition pour la Main. Seulement c’est tout l’inverse… et je sais déjà que ma mission pour ce soir va être compromise.