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| | some roses have steel thorns (genula) |
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Genya Starkov LA MAIN | DIRIGEANT
| some roses have steel thorns (genula), Mer 21 Nov - 14:19 | |
| Genya se glisse parmi les ombres, disparaît pour ne plus être qu’un écran de fumée. Ici, au milieu du campement humain, la guerrière n’est rien de plus qu’une innocente comme les autres. Le jour décline et fait danser les derniers rayons du lumière contre les habitations de fortune et la dévote traîne le pas parmi elles en attendant la fin de son service. Gardienne de la paix. C’est à la fois ironique et incroyablement juste: les paumes de Genya sont sales - si sales de sang - mais la fidèle reste persuadée du bienfondé de sa cause. Toutes ces vies sacrifiées le sont dans un noble but. La guerre sainte s’est imposée et, avec elle, certaines obligations.
C’est la paix que Genya défend. Du moins à ses yeux, à leurs yeux. Et c’est tout ce qui compte.
Genya enfonce les mains dans les poches de son uniforme, frissonne même sous les épaisses couches de vêtement. La colère gronde juste à côté du ressentiment: Newhill et son confort devrait leur appartenir à eux et à personne d’autre. Le vent fait rage, s’amuse tout contre les nuages et Genya décide de rentrer se protéger du froid qui bataille contre sa peau. L’héritière maudite peut presque sentir les regards la suivre, la toiser de haut en bas, alors qu’elle parcourt la cantine. Genya s’est habituée aux non-dits il y a bien longtemps: son appartenance à La Main n’a jamais été un secret, elle la gamine élevée à même la haine. Quelque chose a changé, cependant. Certains regards se font plus craintifs qu’avant, d’autres plus intéressés. La bête de foire s’est muée en quelque chose de presqu’attrayant pour certains maintenant la guerre avec les androïdes lancée. La colère de la perfide pulse, irradie comme un poison enivrant.
Tous ou presque ont peur. Tant mieux.
Genya s’assied, passe une main sur son visage alors qu’un soupir se fraie un chemin par delà ses lèvres rosies par le froid. Elle aurait pu se reposer - aurait pu si un plateau ne s’était pas posé à côté d’elle. La guerrière sursaute, ourlerait presque les lippes si elle n’avait pas aperçu Azula. Les réflexes de Genya ont été affutés par des années d’entraînement, ses pensées parfois plus sauvages que saintes. Le mot gravé dans sa chair lui rappellera éternellement les péchés qui battent dans ses veines. « Attention Orlov », se contente t'elle de murmurer.
« Que me vaux le plaisir de ta compagnie ? » l'ironie est à peine masquée derrière le sourire qui s'étire. Fut un temps où Azula et Genya auraient peut-être pu devenir amies. L'époque semble plus lointaine que jamais lorsque les yeux noirs de la fidèle se posent au fond des siens. L'affection enfantine a disparu, s'est transformée en quelque chose de plus sombre avec les années. Azula a fait tous les mauvais choix aux yeux de Genya, s'est perdue si loin que toute la bonne volonté ne parvient plus à toucher ni l'esprit ni le coeur. |
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Azula Orlov HUMAIN | CITOYEN DE LA RUCHE
| Re: some roses have steel thorns (genula), Lun 26 Nov - 19:17 | |
| Le brouhaha est la première chose qui la frappe, alors qu'Azula pousse la porte en métal du grand bâtiment. La cantine regorge de vie, à cette heure-ci de la journée. Des banalités sont échangées ci et là, comme si la guerre n'était pas aux portes de leur camp, comme si leurs vies à tous n'étaient pas en danger, comme s'ils étaient toujours dans la Ruche, et que rien n'avait changé. Pourtant, l'insalubrité du lieu, les visages tirés et fatigués, lui rappellent que leur présent est bel et bien réel. Ils ne sont plus dans le bunker, ni à Newhill, aussi court ce séjour a-t-il pu être.
L'exploratrice s'installe au bout d'une table après avoir récupéré le repas qui sera sa ration, ce soir. Elle se débarrasse de sa veste, de son écharpe, des premières couches de ces vêtements qui la protègent du froid, dehors, mais qui ne lui sont pas utiles ici. L'Orlov mange seule, aujourd'hui, et elle a tendance à le faire de plus en plus souvent, ces derniers temps. Car chaque repas qu'elle partage avec ses frères ou son père est source de conflits. Les mêmes sujets de désaccords finissent toujours par revenir dans la discussion et Azula est fatiguée de devoir s'opposer à sa propre famille. Fatiguée et énervée, aussi. Énervée de voir ce qu'ils deviennent, inquiète d'un jour les voir devenir des inconnus, lorsqu'ils n'auront plus rien à se dire d'autres que des mots blessants et quand les silences auront pris le dessus dans leurs discussions.
Azula est installée depuis peu lorsque son regard se pose sur une silhouette qui lui est familière. Genya s'assoit à une table, non loin de l'Orlov. La jeune femme l'observe quelques secondes en silence, avant d'attraper son plateau et d'avancer vers la milicienne. Un acte irréfléchi, impulsif, dicté uniquement par la colère et la rancœur ressenties par la brune. Son plateau se pose avec force sur la table, faisant sursauter Genya. Un sourire de satisfaction étire les lèvres d'Azula tandis qu'elle s'installe en face de celle qu'elle a un jour réellement apprécié. Enfant naïve, Azula voyait en la Starkov un modèle, une femme forte et déterminée. Cela la fait désormais doucement sourire lorsqu'elle réalise à quel point elle a pu se tromper. « Ça fait longtemps que nous n'avons pas eu l'occasion de discuter toi et moi, non? » Azula l'observe avec intérêt, détaillant les traits de son visage. Un visage de poupée, qui ne sert qu'à camoufler une âme noire, pourrie jusqu'à la moelle. La jeune femme ne sait plus ce qu'elle a un jour pu voir en cette femme qui lui fait face. Les différences sont désormais bien trop ancrées, bien trop profondes, pour que l'affection qui fut un jour là refasse surface à nouveau. |
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Genya Starkov LA MAIN | DIRIGEANT
| Re: some roses have steel thorns (genula), Mar 27 Nov - 19:57 | |
| Les sourcils s’arquent, ne cherchent même pas à cacher l’agacement. C’est à peine si un soupir ne vient pas ponctuer ce qui s’écrit sans gêne sur son visage. Voilà qu’Azula veut discuter. La période est aussi drôle qu’incongrue: de quoi pourraient-elles encore bien parler? Ont-elles encore seulement des points communs si ce ne sont quelques souvenirs épars? Azula et Genya auraient pu très bien s’entendre, auraient pu écrire une histoire très différente de celle qu’elles esquissent amèrement aujourd’hui. Les lèvres s’ourlent, ironiques - « Il y a une raison à ça. » Le ton est presque mielleux, dégouline d’une fausseté désintéressée. Les sentiments d’Azula a l’égard de La Main sont clairs comme de l’eau de roche, sont aussi viciés que le chemin qu’elle a choisi. Genya regretterait presque lui avoir un jour tendu la main. Tout ça pour ça, tout ça pour elle.
C’est presque une autre personne qui a aidé Azula il y a de ça toutes ces années. Genya a tant changé, s’est tant appliquée à ne plus rien ressentir d’autre que la dévotion qui incendie reins et veines qu’il est presque compliqué pour la jeune femme de se souvenir. Pourquoi l’a t’elle aidée?
Genya détourne les yeux, parcourt le réfectoire miteux de ses yeux noirs. C’est presque toute la société humaine qui s’étale ici, dans toutes ses contradictions et tous ses vices. Aux yeux de la croyante, il est de son devoir de tous les sauver - et de se débarrasser de ceux qui ne veulent pas l’être. C’est tout un monde qu’elle se voit bâtir à nouveau accompagnée de La Main. C’est tout leurs problèmes qu’elle veut régler de quelques gouttes de sang.
La condescendance n’a de limite que l’agacement: quand verront-ils enfin le monde clairement? Se réveilleront-ils seulement un jour? « Si tu veux discuter, tu as toute mon attention », le sourire s’étire, déchire son visage d’une expression peu familière.
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| Re: some roses have steel thorns (genula), | |
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