Disturbia | Baz

chargement | Disturbia Feat Baz Hirchner

It's a thief in the night
To come and grab you
It can creep up inside you
And consume you
A disease of the mind
It can control you
It's too close for comfort

La créature mortelle était devenue une part d'elle, contribuant au maintient d'une routine qui ne tenait qu'à un fil. Des entrevues régulières qui les reliaient incontestablement l'un à l'autre. L'inhumaine se plaisait à dire que ce n'était rien qu'un compromis de fortune qui unissait le programmateur et sa curieuse machine.. Mais la vérité était toute autre, elle avait laissé son virus créé un attachement pour le génie, telle une araignée tisse sa toile, elle se retrouvait avec un ami, un allié, sans rien connaître de ce sentiment abstrait. Rien dans son programme ne l'avait jamais préparé à cela. Elle ne pouvait y penser sans nourrir la rage qui bousillait le moindre de ses circuits. Elle marchait dans les vestiges d'une ancienne civilisation, les branches craquaient sous ses pas et rien que l'image la faisait sourire, elle, créature de technologie, qui foulait le sol en détruisant ce qu'il restait d'un héritage bafoué. Elle était d'une beauté cruelle, paradoxale, obsédée par une humanité, une fragilité qu'elle détestait pourtant. Elle traçait son chemin paris les grands arbres, laissant son programme l'orienté jusqu'au point de rendez-vous. Elle s'y était rendue tant de fois qu'elle n'avait même plus besoin d'y penser. Elle se laissait guidée, presque rassurée de pouvoir encore compter sur les résidus de la machine qu'elle était autrefois. Ses orbes de verre ne s'éveillaient que lorsque son regard vint faucher celui, tellement familier, de l'humain. Et ce regard se suffit à lui même, elle n'use pas de mot, perturbée par les affres sentimentales qui circulent dans son circuit. Elle vient se poser à ses côtés sur une vieille souche avachie, raide et figée, stature immobile qui trahi l'artifice de son enveloppe prétendument humaine. Je ne sais pas si je tiendrais encore longtemps. Qu'elle laissait échapper, sa voix claque, presque morne, si elle n'était pas teinté de cette colère peut commune qui ne la quittait plus depuis l'apparition de sa déviance. Installée en tailleurs, elle laissait ses orbes mécaniques s'évader dans le lointain alors que sa peau disparaissait par endroit pour dévoiler sa carcasse robotique et ainsi lui donner accès à ses données. Elle ne laisse rien percevoir et pourtant, la déviance est là, dans ses mains crispées contre les tissus qui couvrent son corps, la déviance est dans sa fureur incontrôlable, dans son trouble inavoué, la déviance est là et elle s'impatiente, prête à la dévorer toute entière. Elijah était le point de départ de ce désastre... Il était censée en être l'exutoire, mais il rendait les choses bien plus compliqué encore. Elle aurait dû fuir, se défaire de lui, de sa présence, mais elle n'y arrivait pas, irréversiblement attiré par la bête de chaire, incapable de résister au déferlement de violence qu'il déchaînait en elle et la vague de culpabilité qu'il provoquait, inévitablement, sans qu'elle n'en comprenne la raison... Ou qu'elle ne s'en avoue. Elle se mentait, bien trop préoccupée par l'envie d'échapper à ce qui la rapprochait d'une humanité exécrable. Quelle est la résistance de votre corps à la douleur? Comment sait-on que l'on franchit la limite de votre mortalité? Un air détaché qui ne l'était pas tant que ça, elle faisait comme si ce n'était qu'une simple question, mais lui comme elle savait que c'était bien plus que cela.