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| | les feux de mes nuits éphémères (marlon) |
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Orion AC-0020 DEVIANT | DIRIGEANT
| les feux de mes nuits éphémères (marlon), Mar 20 Nov - 22:49 | |
| marlon & orionla jambe de Rimbaud la tête de Chénier l’oreille de Van Gogh et la main de Cendrars les poètes se vendent en pièces détachées et leurs cris mutilés sont de sinistres farces Les murs rouges lui rappellent étrangement des bribes de souvenirs. Son ordinateur lui renvoie des images pour tenter de réveiller des sentiments tellement vieux qu'il aurait la sensation de sentir des poussières tout autour de lui. Le regard d'Orion est beau ce soir, d'une brillance qu'il s'invente à trop vouloir irradier dans tout ce qu'il fait. Sur les planches de la scène, des acteurs se mettent à l'oeuvre pour ouvrir que plus haut, plus loin, d'autres en veulent à leur peau. L'ambiance chaude que génère le piano l'envoûte. Le liberté, il n'y est plus venu depuis une éternité pour autre chose que ses magouilles concernant la drogue. Vêtu d'un costume toujours trop coloré, il sent sur lui les caméras de ses semblables le suivre dans chacun de ses mouvements. Diva robotique qui leur offre un sourire enivrant. Savoir qu'on le regarde et qu'il interpelle l'aide à se sentir plus léger encore qu'il ne l'est réellement.
Le silence s'échoue sur la pièce comme un drap délicat tandis que le lourd rideau de velours se ferme sur la scène pour laisser la pièce dans le noir. Dans l'obscurité, les murs rouges continuent de lui rappeler son ancienne vie, tout ce qu'il était ou plutôt ce qu'il n'était pas ; impossible de définir une marionnette. Debout dans un coin du Liberté où il peut dominer la pièce, garder un œil sur l'ensemble des spectateurs, l'impatience commence à le sortir de sa léthargie. Il recherche tel un gamin perdu la présence de Marlon, la beauté de ses traits, la douceur qu'il renferme et qu'il ne trouve nulle part ailleurs. Orion, lui, est un feu intérieur qui ne cesse de se poser des questions et de mettre en place des stratégies spectaculaires pour obtenir ce qu'il désire.
Ce soir lui semble important, presque déroutant, pendu dans l'attente que Marlon le rejoigne après trop de temps sans le voir. Pris par ses affaires et ses responsabilités, Orion s'est laissé envoûter par l'absence jusqu'à ce que la culpabilité ne le rattrape dans sa cage d'acier.
A peine est-il capable de poser son regard sur sa silhouette qu'il se sent immédiatement submergé par une foule de sentiments. S'il n'avait pas tant de fierté, certainement qu'il sautillerait sur place en le voyant s'approcher d'un pas lent. Il serait capable d'arrêter le spectacle s'il trouve que l'on vole la vedette à Marlon. Bourré d'excès et de défauts, sa dévotion pour son partenaire reste malgré tout sans faille, plein d'un amour amoché par des siècles de survie et de traumatismes. Bonté divine. Ses doigts se posent sur son épaules, se retiennent de remonter jusqu'à sa nuque pour le saisir calmement, profiter de sa présence contre la sienne. Tu as cinq minutes et trente secondes de retard. Accompagné d'une moue faussement boudeuse. Sa joie de le revoir est telle qu'il peine à tenir sur place et ne pas porter toute l'attention sur eux tout de suite. Orion prend sur lui, juste assez pour respecter le calme de Marlon. Doucement, le brun fait pivoter la carcasse de son compagnon afin de lui faire découvrir les lieux. C'est dans des pièces semblables qu'ils jouaient autrefois, ensemble, l'un contre l'autre, dans une harmonie qu'il a parfois la sensation d'avoir abîmée avec le temps. Son menton se pose sur son épaule alors que son torse rencontre son dos. La douceur des cheveux de Marlon contre sa joue lui apporte une satisfaction qu'il parvient difficilement à contrôler. Surprise. Sa voix est un tendre murmure qu'il dépose au creux de son oreille. Son besoin de réveiller ce qu'ils ont traversé ensemble pour ne pas qu'il oublie est un virus de plus chez Orion. Un besoin vital, presque malsain, de rappeler à celui qui partage sa vie depuis des siècles que leur lien ne peut pas perdre en intensité sous peine qu'il ne s'en relève pas. Beauté dramatique, Orion n'a plus de limites lorsque son attachement pour Marlon entre en jeu. Il n'est plus rien, plus un déviant, plus un dirigeant, plus une vieille carcasse arrivée en bout de course ; seulement un amant délaissé. |
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Marlon AC-0266 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| Re: les feux de mes nuits éphémères (marlon), Mer 21 Nov - 10:02 | |
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Orion AC-0020 DEVIANT | DIRIGEANT
| Re: les feux de mes nuits éphémères (marlon), Jeu 22 Nov - 20:53 | |
| marlon & orionla jambe de Rimbaud la tête de Chénier l’oreille de Van Gogh et la main de Cendrars les poètes se vendent en pièces détachées et leurs cris mutilés sont de sinistres farces Marlon a la délicatesse et la finesse qu'Orion a perdu avec le temps. On l'a pourtant mis au monde pour cela : avoir vocabulaire et raffinement mais les rafistolages et les émotions l'ont rendu si brûlant que son essence s'est lentement fondue en lui. Il y a parfois des bribes de ce qu'il a traversé, des restes de sa fonction qui naissent dans ses mouvements et ses mots mais seul le ton y est. Il est superficiel, plein de mépris et de grandeur alors que tout en lui respire le chaos. Orion voudrait parfois se perdre dans le temps, revenir au moment exact où Marlon n'avait pas perdu une majeure partie de leur histoire. Lorsqu'il était suffisamment jeune et fougueux pour ne pas être vu tel un maître à suivre. Il y a des parties d'Orion si humaines et déchirées qu'elles ne sont aujourd'hui plus capable de réfléchir comme ses semblables. Du bout des doigts, alors qu'une tempête d'émotions se prépare, l'androïde remet en place son nœud de papillon tandis que ses ongles rouges brillent, frais de quelques heures seulement.
Sa main dans la sienne. Son regard change, son système s'apaise malgré cette pointe d'amertume persistante. Il voudrait rejeter son partenaire lorsque koltès mène la danse et déforme ses mots pour ne pas ressentir la violence des souvenirs. Capricieux, Orion resserre ses doigts contre les siens alors que tout autour d'eux, chaque mécanique perd de sa saveur et de son importance. Tendre égoïste, la descente en enfer que lui fait subir Marlon l'empêche de se concentrer sur tout à la fois.
Six. Tout deux savent la réponse à sa question mais le système du plus vieux est un filet sentimental qui le tourmente dés qu'il plonge dedans. Six. Il s'en souvient d'une clarté qui l'étonne toujours. Lui dont l'humain est aujourd'hui une légende qu'il n'a plus croisé, Marlon reste malgré le temps et l'horreur du monde un point d'attache que rien n'altère. Ni la rancœur, ni la déception, ni le désespoir d'une vieille carcasse dont les pièces ne cessent de tomber en panne. Tu sais, je crois qu'à ce stade nous n'avons plus la moindre raison de nous souvenir. A partir d'un certain temps passé sur terre, il faudrait tout effacer pour pouvoir reprendre ... tu sais, vierge de toutes déceptions et de toutes colères. Les temps changent mais nous restons avec des cicatrices si vieilles qu'elles ne sont plus en phase avec nous-même. Ce devrait être une obligation, de lâcher prise sur ce qui nous pollue. La peur, par exemple, Orion la ressent sans cesse, sous toutes ses formes, sous toutes ses nuances. Elle le hante tel un fantôme dans une vieille maison pleine de meubles et de poussière. S'il devait donner une forme et une couleur à ses sentiments, la peur serait un énorme cube rouge contre lequel tout le monde se cognerait. Son amour pour Marlon ressemblerait quant à lui à un cercle d'une teinte pâle et rassurante mais pas suffisamment imposante pour dépasser cette énorme géométrie de terreur. Nous ne pourrons jamais trouver la paix alors que notre système sature d'informations douloureuses. Ses doigts se resserrent instinctivement sur les siens. Sa mélancolie n'a cessé de croître ces derniers temps suite à son ingestion de drogues. Il voulait simplement faire taire ce qui le perturbait en oubliant que les sentiments sont un héritage de l'humain si complexe qu'en tuer un, c'est en faire naître d'autres.
Ne plus t'avoir dans ma mémoire me permettrait de ne plus t'en vouloir de ce dont tu n'es pas responsable. Le réinitialiser, Orion sait à présent qu'il est bien trop vieux pour cela, que les fonctionnels ne prendront pas le temps de remettre en marche une vieille machine comme lui. Si on l'attrape, ce sera forcément pour le détruire après des siècles de traque. Derrière son visage impassible, ses doigts serrés contre ceux de Marlon le trahissent tout de même. Satine et lui sont tellement pour lui qu'il y a des liens que l'on ferait mieux de couper brutalement que les garder en vie. Les perdre l'anéantirait, trop égoïste pour se battre au nom des siens, des nouveaux qui méritent plus qu'eux trois la vie. Mais les plus jeunes, eux, ont la carence de ne pas avoir traversé tant d'années d'errance à ses côtés.
Le paradoxe des vieilles machines, celle de vouloir vivre pour être libre mais être condamné à la réclusion. Leur existence, ce long couloir de la mort. |
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Marlon AC-0266 DEVIANT | CITOYEN LIBRE
| Re: les feux de mes nuits éphémères (marlon), Ven 23 Nov - 18:17 | |
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Orion AC-0020 DEVIANT | DIRIGEANT
| Re: les feux de mes nuits éphémères (marlon), Lun 26 Nov - 19:39 | |
| marlon & orionla jambe de Rimbaud la tête de Chénier l’oreille de Van Gogh et la main de Cendrars les poètes se vendent en pièces détachées et leurs cris mutilés sont de sinistres farces Orion est une carcasse pleine de remous et de profondeurs que lui-même n'a pas encore cherché à fouiller et retourner de toute son énergie. Bientôt 500 ans que sa machine est là, errante sur une terre qui faiblit chaque jour de les accueillir sur son sol. Il y a dans son univers un chaos qui le rend faible en même temps qu'il le renforce. Sans toutes ces guerres et ses déceptions, peut-être ne serait-il jamais devenu ce qu'il est aujourd'hui : une figure des déviants, une force de courage dont il ne se cache pas. Orion est bien trop fier de son parcours pour ne pas s'en vanter, quitte à paraître vaniteux. Son regard ne lâche rien des mouvements de Marlon, comme s'il attendait l'erreur, la moindre poussière de contrariété pour s'en prendre à lui. S'il peut-être si mauvais parfois, c'est que son amour est un poison plus puissant que la drogue encore qui le rend parfois maladroit mais surtout excessif. S'il ne peut aujourd'hui plus se permettre d'afficher aux yeux de tous ce qui le dérange trop souvent, Orion n'en reste pas moins un noeud insupportable. Un tas de cordes et de filaments entrelacés là pour le rendre plus complexe que la moyenne.
Le contact de Marlon l'électrise plus que la moyenne. Peut-être à cause de la drogue, à moins que ce ne soit sa déception et sa rancoeur qui se lient contre lui pour le rendre faible, en proie à la moindre tristesse. Tu as raison, elle me fait rester. A moins que ce ne soit autre chose mais qu'il rejette au plus profond de son système pour ne pas avoir à y faire face. Il a entendu dire que le cerveau humain avait la capacité à créer des trous noirs lorsque des chocs émotionnels pourraient détruire complètement une personne afin de faire venir la douleur par étape. Non, par vague. En laissant entrer la déviance dans leur machine, Orion réalise que ni lui ni ses semblables ne possèdent ce filtre là, qu'il se l'est crée lui-même pour supporter tant bien que mal le départ de Marlon.
Un départ. C'est de cette façon là qu'il le perçoit. Douleur insupportable de voir l'être avec qui l'on a traversé sa vie perdre une partie essentielle de ce que vous venez de traverser. Pendant des colères plus fortes que les autres, il aurait préféré voir s'éteindre Marlon que de devoir reconstruire sans jamais atteindre ce point d'excellence et de fusion passée. Ne la remercie pas. C'est une vicieuse qui me dit encore qu'elle aurait préféré ne jamais te voir revenir à la vie. Il inspire, laisse tous ses branchements faire fonctionner le reste de son être avant de se tourner vers son partenaire, tenter de trouver un point d'ancrage autre que sa vieille carcasse fatiguée.
Je suis désolé. Je ne t'ai pas fait venir pour te rappeler une énième fois tout ce que je regrette et que nous ne retrouverons jamais. Pardonne-moi, je ne suis qu'une vieille machine pleine de vieilles douleurs. Il a pourtant essayé, fait des recherches pour tenter de retrouver ce bout de mémoire perdue mais lorsque quelque chose disparaît dans ce système, rien ne revient jamais. Leur tissu n'est pas renouvelable, tout peut se remplacer, se réparer par du neuf mais rien ne se régénère de leur plein grès. Leur existence dépend d'un ordinateur qui les laisse croire à toutes ces inepties humaines, particulièrement cette liberté qu'ils n'obtiendront jamais. Pour se faire pardonner, mettre un point d'honneur sur les paroles de Marlon, les rendre sacrées, Orion se penche légèrement pour déposer le bout de ses lèvres sur les siennes, accepter l'enivrement qu'il lui cause encore malgré le temps et la douleur. Les sensations de brûlures ne sont que des effets secondaires à ses sentiments à fleur de peau. Sa saveur hante sa bouche tandis qu'il reprend la parole, toujours si présent et sûr de lui malgré ses tourments. Raconte-moi tes dernières semaines. Qu'as-tu fait ? Est-il allé se perdre au milieu de la vermine fonctionnelle ? S'est-il blessé ? Orion tourne son regard sur la pièce rouge, détaille les rideaux et les visages sur scène, ferme un instant les yeux pour se souvenir qu'il était à cette place des siècles plus tôt. Aujourd'hui, il serait incapable de dire si cela lui manque où s'il se sent mieux dans les bas-fonds de la ville. Cette noirceur qu'il supporte de moins en moins malgré tous les déviants à ses côtés, comptant sur lui mais aussi sur Scarlett et Dimitri. Le dégoût d'être à la tête d'un groupe prêt à tout pour survivre, c'est que la moindre absence peut causer des carences d'équilibre.
D'un pas lent, Orion s'avance au milieu de la pièce, là où les regards se tournent instinctivement vers eux. Sa main toujours dans celle de Marlon, tandis qu'un opéra commence dans leur dos, l'androïde pose ses doigts dans le dos de son partenaire pour le ramener contre lui et entamer une danse lente et rapprochée. Un slow fausse-note ayant pour unique but de montrer qu'ils existent et de ramener toute l'attention sur eux. Accompagné par le son du violon et une voix digne des plus belles sirènes, sa main redresse celle de Marlon tandis que le menton légèrement relevé et l'allure fière, Orion le guide dans des pas délicats et excentriques.
Marlon n'a jamais été aussi beau que ce soir, drapé de cette tragédie dont Orion ne sait se défaire. La leur. |
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