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| | A Bittersweet Story (Olya) |
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Olaf Brekker HUMAIN | CITOYEN DE LA RUCHE
| A Bittersweet Story (Olya) , Sam 1 Déc - 13:33 | |
| Genya Starkov & Olaf Brekker L’esquisse prend forme sous ses doigts habiles, noircis par la craie qu’il utilise pour chacune de ses œuvres. Des ombres, se dessine un visage familier, féminin et sensuel. Si l’on pourrait penser qu’Olaf se perd dans cette œuvre, il n’en est rien en réalité. Le cortex pré-frontal bouillonne alors que la main s’active sur le vieux papier, habituée à un tel exercice. Il fait état de ses avancées, profite des quelques instants de répits entre deux opérations, de l’absence des autres Brekker. Soulagé de retrouver le calme perdu depuis que les humains ont été forcés de s’accumuler dans ce camp, bien loin du confort offert par la Ruche. Bien qu’il dispose de son propre étage tout en haut de la maison précaire, avec une entrée personnelle. Un semblant d’intimité qui ne fait rien pour calmer l’homme. Il désespère le chirurgien de ne pas encore avoir pu atteindre son but, et ce malgré les sourires et les belles paroles et les actes de fausses abnégations. Les fiançailles lui échappent et le haut de la pyramide reste à portée de main et pourtant aussi éloigné que toujours.
Mais il attend aussi, celle qui doit venir lui rendre visite. Elle est en retard, et les pieds s’agitent inconsciemment sous la table de fortune qui lui sert de support artistique. Elle n’est jamais en retard. Quand on se voit en cachette, à la dérobée par moments volés, on ne peut être en retard. Chaque faux pas pourrait conduire à leur perte. A la sienne en tout cas, tous ses efforts se trouveraient anéantis, et pourquoi ? Un passe-temps. Et pour qui ? Rien. Il s’en persuade alors que les traits se précisent sur la feuille de papier. La chevelure lisse, la force de caractère, les yeux froids et distants, l’éclat de détermination dans les pupilles. Les regards, c’est ce qu’il préfère dépeindre. C’est dans les regards que se cachent les noirs desseins, les vils secrets. Mais les siens lui sont la plupart du temps indescriptibles. Et ça le frustre, tout autant que ça l’attire. Ses doigts se resserrent imperceptiblement sur le petit bout de craie noire.
Trois coups rapides, deux coups longs.
Olaf sursaute et la craie roule sur le sol. Elle est là. Il s’essuie les mains rapidement, tout en retournant ce bout de papier, il ne manquerait plus qu’elle tombe sur ce portrait d’elle. D’un pas lent, assuré, Olaf masque les soucis derrière un sourire et s’approche de la petite porte. Il inspire, s’assure que rien ne dénote, et ouvre la porte.
« Genya. » Il passe une main dans ses cheveux, un des rares tics dont il ne sait se défaire. « Tu es en retard. » Se cachant derrière une apparence distante, il dissimule – même à lui – l’inquiétude ressentie seulement quelques minutes plus tôt. Un rapide coup d’œil à gauche et à droite pour s’assurer que personne ne les regarde, Olaf s’écarte enfin de la porte. « Entre je t’en prie. »
Elle entre chez lui comme elle s’est insinuée sous sa peau. Et c'est seulement quand la porte se referme sur ce secret interdit, que les muscles du brun se détendent enfin. Et que sa main encore un peu noircie s'approche doucement pour se poser presque tendrement sur le bras de la brune.
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Genya Starkov LA MAIN | DIRIGEANT
| Re: A Bittersweet Story (Olya) , Lun 3 Déc - 20:54 | |
| Genya est en retard. La réunion des dirigeants de La Main s’éternisent alors qu’ils placent précautionneusement leurs pions. Ceux les prenant encore pour des écervelés ne sauraient être plus loin de la vérité: les cinq dirigeants murmurent et réfléchissent peut-être plus encore que quiconque d’autre. Véritables artisans d’une nouvelle Guerre Sainte, ils oeuvrent sans relâche pour enfoncer leurs racines venimeuses toujours plus loin dans la société humaine. C’est leur histoire qu’ils se targuent d’essayer d’écrire - là haut au milieu des nuages. La Main a installé son quartier général au sommet d’une montagne avoisinant le camp humain autant par commodité (la vieille bicoque est cachée aux regards, n’est accessible que si on connaît le chemin) que par arrogance (d’ici ils dominent les feux de camp comme s’ils étaient Dieu lui-même).
Genya est en retard. Elle n’a pas besoin de montre pour le savoir, s’en doute rien qu’à la course du soleil qui - déjà - vient mourir contre les échos du campement. La terrible ne parvient cependant pas à s’en formaliser: Genya a eu vent des démarches entreprises par Olaf pour se fiancer le plus vite possible. Et si l’impulsive n’est pas stupide au point d’ignorer la valeur stratégique d’une telle action pour le Brekker, le coeur s’indigne et se fait de nouveau plus marbre que chair.
Genya se glisse dans la nuit tombante avant les autres, s’éclipse après les derniers mots échangés. La guerrière a tellement l’habitude du trajet reliant l’Eglise au campement que ses pieds évitent seuls les crevasses et autres pierres tranchantes - laissant son esprit s’égarer du côté de l’homme qu’elle s’apprête à retrouver. Genya peut sans mal se souvenir de chacun des traits de son visage, pourrait retracer les yeux fermés les contours de sa mâchoire ou de ses épaules. La seule perspective de retrouver ses bras fait battre le caillou plombé d’une impatience inavouée. Genya grimace, tente au mieux d’enterrer chacun des papillons naissant entre ses reins: Olaf est une distraction, rien de plus. Une pause bien méritée entre deux combats et deux prières. Et surtout, rien de plus.
Les cinq coups sont frappés contre la porte du chirurgien avant même que Genya ne puisse reprendre ses esprits (ou son souffle, le trajet étant long et escarpé). Les voilà enfin de nouveau face à face - hypocrites amants qui s’évertuent à n’être pas grand chose de plus que des étrangers. Du moins, c’est ce qu’ils aimeraient pouvoir croire - ce dont ils aimeraient pouvoir se persuader. La vérité, c’est que le sourire d’Olaf fait se tordre l’estomac de la terrible. La vérité, c’est que derrière le sourire détaché affiché par la guerrière, l’orage gronde - menace à l’arrière de ses yeux noirs. Elle qui a le nom de la colère gravé à même la chair se retrouver à pêcher par excès de luxure et d’envie. « J’avais des choses à faire », jamais une excuse ne s’est échappée des lèvres de la mystique.
Elle se glisse à l’intérieur, se laisse avoir par sa main frôlant son épaule. Le geste est presque tendre, assez en tout cas que pour faire naître un nouveau sourire sur les lèvres de Genya alors qu’elle esquisse un geste pour venir chercher ses doigts. La brune se ravise cependant à mi-chemin, fronçant les sourcils alors qu’elle ne peut s’empêcher d’ajouter « Je voulais te laisser un peu d’intimité, au cas où tu serais encore occupé à recevoir tes fiancées potentielles. » Le venin se déverse sans même qu’elle ne s’en rende compte, se pose au bout de sa langue comme pour le narguer. Genya est impulsive à la guerre comme à l’amour.
L’audacieuse avance dans la pièce comme si elle était ici chez elle, finit par s’asseoir avec une grâce presque féline au bout du lit. Elle est partagée, Genya. Partagée entre la jalousie qui commence doucement à brûler et tout ce qu’elle refuse de s’avouer. |
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Olaf Brekker HUMAIN | CITOYEN DE LA RUCHE
| Re: A Bittersweet Story (Olya) , Mer 5 Déc - 23:36 | |
| Genya Starkov & Olaf Brekker La porte s'ouvre sur l'attendue, et un souffle qu'il ne savait retenir s'échappe dans l'air. Elle est en retard, mais elle est là, pas morte, pas blessée. Et le voilà rassuré, bien plus qu'il ne saurait l'admettre. Quelqu'un qui le connaît bien pourrait voir ses muscles se détendre, la tension le quitter alors qu'il la laisse entrer ; quelqu'un qui le connaît encore mieux décèlerait l'esquisse d'un sourire face à l'absence d'excuse, et le soupçon de désir dans l'ombre grandissante des iris. Pourtant, Olaf est doué pour cacher et dissimuler, et il l'est encore plus quand il s'agit de mentir. Surtout à Genya, surtout à lui.
Les doigts délicats s'approchent de sa main , et il en oublierait que ces même doigts pourraient tout aussi facilement s'enfoncer dans sa chair ou enserrer son cou jusqu'à l'asphyxie. Il la voit s'approcher et c'est tout son corps qui se suspend. Même après des années à se fréquenter, à se détacher et se retrouver, la mystérieuse arrive toujours à lui faire le même effet. Comme un coup de poing dans le ventre, à en perdre la respiration, à en perdre la raison. Mais le geste est arrêté, et tout en sourire elle s'éloigne, bien trop tôt. Genya lui échappe encore et toujours. Elle s'arrache à son étreinte et il se tend. Fierté bafouée, l'impétueux se répète. Ne voulant – ne pouvant - surtout pas reconnaître qu'à chaque rejet c'est son palpitant qui déraille. Sans bouger, Olaf la contemple alors que Genya prend possession de son espace, de son lit. Il attend avant de réagir, l'interroge du regard les sourcils froncés. L'air coton devient aussi lourd que du plomb. Et sans préambule, la belle déclenche l'énième bataille d'une interminable guerre qui dure depuis tant d'années ; depuis les premières insultes et les premiers baisers. Les premières caresses et les premiers méfaits. Soit, le moment de calme qu'il avait espéré ne viendra plus. Mais au jeu de l'amour et de la haine, il se fait impitoyable et contre attaque sans ciller. « Il fallait pas. » qu'il dit tout doucement.
En quelques pas, il rompt la distance qui les sépare, la surplombe de son corps et descend jusqu'à ce que son visage carré ne soit plus qu'à quelques centimètres à peine de la panthère. Ses deux bras encadrant le corps délicieusement posé sur son matelas. Un sourire vient adoucir ses traits un instant avant de se faire aussi glacial que l'hiver nucléaire – créant des fossettes au creux de ses joues. « Je ne reçois pas ces dames ici voyons. Ce n'est pas digne de leur statut. » Les mots tombent cassants, ils ne sont rien après tout, rien que des corps aimantés qui ne peuvent se quitter. Rien que des moments perdus. Rien.
Il se ment à lui-même parce que c'est tellement plus simple quand c'est compliqué entre eux.
Même au plus profond de la nuit, à la lumière des rares éclairages, ses pupilles grisées ne peuvent se détacher de cette beauté brute. Elle est belle quand elle s'énerve, quand il croit percevoir l'humanité derrière le masque de fer, la fragilité qui s’emmêle à la force. Mais plus que tout, elle est belle quand elle donne l'impression de lui être attachée. Ça éveille un instinct féroce sorti du plus profond de son être, un désir de ne l'avoir que pour lui. C'est comme un rugissement primaire. Olaf ne comprend pas, se bat contre cette voix intérieure autant qu'il se bat contre la guerrière. Un combat à mort et il ne sait pas s'il préférerait perdre ou gagner. « Mais je ne te savais pas si intéressée par ma vie. » Il y a une véritable joie derrière la voix détachée, il est un peu plus que rien pour elle, un peu plus qu'une occupation. Mais encore une fois il se trompe en mettant cette joie sur le compte de la victoire plutôt qu'un sentiment plus noble qui lui est complètement étranger. Olaf est toujours aussi proche et chaque mot est murmuré, presque susurré, tout contre ses lèvres. « Un peu plus et je vais croire que tu es jalouse. » Chaque coup lancé pour les éloigner, elle et tout ce qu'elle lui fait ressentir.
Il la cherche, se prend à vouloir la faire sortir de ses gonds. Utilise ses lippes pour la blesser plutôt que l'embrasser. Tout pour ne pas penser que la jalousie s'est emparée de la brune, et que cette possibilité attise les feux d'artifice qui sommeillent sous sa peau. Tout pour ne pas songer à tout ce qu'elle éveille en lui de magnifique et de sordide. Tout aussi pour ne pas mentionner ses recherches infructueuses qu'il aurait tant désiré lui dissimuler. Il ne veut pas la perdre Olaf.
Pas tout de suite. Pas tant que l'ambition n'est pas conquise. Seulement quand il l'aura décidé. Et le mot jamais se glisse jusque dans son esprit, rejeté de suite par les impératifs du brun. Malhonnêteté intrinsèque alors même que son myocarde s'agite à cette pensée.
Il se ment à lui-même parce que la vérité est bien plus terrifiante que les mensonges que l'on se raconte pour s'endormir.
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